Vive le Roi!

Mesdames, Messieurs,

Suite à suspension de ses fonctions du président Traian Basescu par le parlement roumain, visé par une procédure de destitution sous l’accusation d’avoir “enfreint la Constitution”, je vous demande de réfléchir sur la grave situation politique de votre pays et d’appeler pour la troisième fois Sa Majesté le Roi Mihaï I er de Roumanie à être le Roi de touts les romains.

Un président divise, car il est toujours issu d’un des partis qui s’affrontent dans l’arène politique. Un roi unit. Il est au-dessus des clivages, il incarne la continuité historique. Juan Carlos d’Espagne, à qui l’on demandait d’où il tirait sa légitimité, a répondu qu’il la tirait du «plébiscite des siècles». J’aime beaucoup cette expression.

Issu d’une authentique lignée de Hohenzollern-Sigmaringen, le Mihaï I er naît en 1921 au château Pelés, à Sinaïa, près de Brasov. En 1940, avec la connivence de Hitler, la Roumanie est démembrée par les Soviétiques qui lui arrachent la Bessarabie, la Bukovine septentrionale et le district de Hertza par les Hongrois qui s’emparent de la moitié nord de la Transylvanie, et par les Bulgares qui remettent la main sur le quadrilatère sud de la Dobroudja. Broyé entre Hitler et Staline, le pays perd le tiers de son territoire sans tirer un seul coup de fusil. Partout, l’émotion est immense, on crie à la trahison du roi Carol II qui renonce au trône en faveur de son fils Mihaï, âgé de 19 ans. L’armée, conduite par le général Ion Antonescu saisit alors le prétexte de mater les troubles qui secouent le pays pour prendre le pouvoir.

En ce 6 septembre 1940, il s’agit en fait d’un coup d’Etat militaire qui range Bucarest au côté de l’Allemagne nazie, mais le conducator Antonescu fait allégeance à la monarchie pour asseoir sa légitimité. La Roumanie fasciste se lance avec la Wehrmacht à la conquête de l’Union Soviétique, reprend la Bessarabie, Hertza et la Bukovine, et pénètre profondément en territoire russe. Les revers militaires ne tarderont pas, et après l’hiver 1942-1943 où les Roumains apprennent à leurs dépens ce qu’est une tenaille russe, ce n’est qu’une terrible retraite. Le 23 août 1944, Mihaï I er arrête le conducator revolver au poing et renverse les alliances militaires. L’armée roumaine désormais alliée, appuie l’Armée rouge dans l’écrasement final du nazisme.

Au sortir de la guerre, les premières élections voient la victoire des partis conservateurs. Mais le gouvernement de Nicolae Radescu, issu de ce scrutin, déplaît fort au vice-ministre soviétique des Affaires étrangères Vychinsky qui exige sa démission. Bien que le Parti communiste roumain, gros d’à peine un millier de membres, n’ait aucune assise populaire, le coup de force de Moscou lui ouvre les portes du pouvoir. Les dirigeants des partis d’opposition sont arrêtés. Le Roi Mihaï, retranché à Sinaïa où il refuse de signer les décrets qu’on lui soumet, s’accroche toujours au pouvoir. Situation surréaliste, en 1947, la Roumanie est la première monarchie communiste du monde. En décembre, le Roi a vent d’arrestations massives de bucarestois, au hasard, dans les rues de la capitale, et reçoit l’explication suivante : ce sont des otages: abdiquez, sinon… Il abdique donc sans condition le 30 décembre 1947.

La Monarchie, présentent un intérêt lorsqu’elle constituent la solution nationale du problème du régime et, en conséquence, se stabilisent et permettent de tirer le maximum de profit de leur force intrinsèque et de leurs vertus spécifiques.

Les personnes étrangères à la vie de l’État s’étonneront d’entendre dire, surtout de la bouche d’une personne se trouvant depuis si longtemps au Gouvernement, que le pouvoir est par essence délicat et fragile et que seul le fait qu’il repose sur la base d’une large compréhension et d’un appui solide lui permet de se maintenir sans violences et de travailler avec
efficacité.

Quand on nous demande de compléter et de perfectionner les institutions qui sont l’essence et la structure du régime, on nous adresse un appel qui est dans la pure logique des choses; quand, de mon côté, je demande et redemande que nous fassions nôtres les principes et que nos convictions soient converties en actions pratiques, je soutiens que les institutions sans les principes sont des corps sans vie, qui ne pourront se maintenir longtemps incorrompus, et que, perdant la vie, elles perdent immédiatement leur pouvoir d’action. S’enorgueillir d’une doctrine, ce n’est que hisser un drapeau: la vivre intensément c’est entrer tout armé dans la lutte.

Cette distinction entre les principes et les institutions, il faut également la faire entre les institutions et les régimes; ceci nous évitera bien des désillusions et en particulier les risques de tomber dans une espèce de fétichisme politique donnant aux formules une valeur absolue, ou, tout au moins, supérieure à celle qu’ils possèdent. Ce n’est pas le moment de m’occuper expressément de la question posée dans quelques thèses présentées au Congrès, et qui concluent à la Monarchie. C’est pourquoi je n’y ferai qu’une légère allusion.

La Monarchie possède cette supériorité réelle de, par sa propre nature, résoudre – dans la mesure où elle peut être humainement résolue – la question de la stabilité de la direction suprême de l’État; mais la, Monarchie n’est pas un régime, elle n’est qu’une institution. En tant que telle, elle peut coexister avec les régimes les plus divers, de structures et d’idéologie les plus différentes. Dans ces conditions, elle ne peut être, à elle seule, la garantie de la stabilité, d’un régime déterminé et elle ne le devient que lorsqu’elle est le couronnement logique des autres institutions de l’État et se présente comme une solution si efficace et si naturelle qu’elle ne soulève aucune discussion dans la conscience générale. Telle est la question. Dans la difficulté des temps que nous traversons, les consciences sont absorbées par des problèmes d’une nature toute différente: la paix, les questions économiques et sociales n’ont pas seulement aujourd’hui la primauté absolue, elles exigent encore, dans chaque pays, unité de pensée et unité d’action, c’est-à-dire la plus grande cohésion nationale possible, afin de pouvoir trouver les solutions appropriées. En conclusion, et en guise de conseil, je dirai: étudions tout, mais ne nous divisons en rien.

J’en reviens à l’allusion que j’ai faite à la conscience collective comme étant la garantie la plus solide de la stabilité et de l’efficacité du régime. Il ne suffit pas d’une conscience passive et plus ou moins conformiste, car ce qu’il faut c’est une conscience vive et vibrante, fût-elle tant soit peu rebelle, qui soit, en elle-même, le stimulant et l’inspiratrice de l’action. Mais cette conscience, nous ne pouvons la trouver que dans une élite politique ayant en outre derrière elle une pléiade d’hommes d’étude, appliqués à approfondir des problèmes, à agiter des idées, à définir des principes d’orientation, à créer une doctrine, à donner l’impulsion à l’activité même du régime. On peut faire de la politique avec le coeur; on ne peut gouverner qu’avec la raison éclairée.

Sa Majesté le Roi Mihaï I er est cousin au troisième degré de la Reine Elisabeth II du Royaume Uni de Grande Bretagne et d�Irlande du Nord, du Roi d’Espagne Juan Carlos, du Roi Carl XVI Gustave de Suède, de la Reine Margrethe II de Danemark et du Roi Harald V de Norvège… de bonnes relations pour la Roumanie.

Que Dieu vous bénisse!
Vive le Roi Mihaï I er et la Reine Anne!
Vive la Roumanie!

1 comentariu

  1. Cyril says:

    Oui, ce serait une belle occasion pour restaurer la monarchie dans votre pays, la Roumanie, mais comment la Famille royale est-elle vue par ses concitoyens ? Comment présenter de manière réaliste un projet de restauration monarchique pour qu’il soit présenté devant le parlement par un Premier ministre républicain ? J’aimerais que ce soit possible pour vous, peuple roumain, ce serait de bon augure en cette année d’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne. 2007, l’année du changement ? Espérons-le ! Vive le roi Mihai, vive la reine Anne, vive la princesse Margareta.

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